Assemblée générale à Baden – Une année pleine de défis pour la Nagra
Deux événements ont en effet déclenché des débats houleux: d’abord l’annonce, en janvier, des propositions pour les aires d’implantation des installations de surface du futur dépôt en profondeur, ensuite la publication par les médias, en octobre, d’une note interne. Ces épisodes ont requis un grand engagement de la part des collaboratrices et collaborateurs de la Nagra. Par ailleurs, la population a manifesté un grand intérêt pour la nouvelle exposition TIME RIDE; pas moins de 31 000 visiteurs ont profité de faire un voyage virtuel dans le temps.
La recherche des sites d’implantation pour les dépôts en couches géologiques profondes se fait en trois étapes, sous la direction de la Confédération et conformément au plan sectoriel approuvé par le Conseil fédéral en 2008. La procédure en est actuellement à l’étape 2. En janvier, la Nagra a formulé des propositions pour les aires d’implantation des installations de surface. Ainsi, la démarche a acquis une nouvelle dimension, en ce sens que l’implantation d’un éventuel dépôt en profondeur dans une région donnée est devenue plus concrète. Le débat au sein des conférences régionales et dans les régions a été animé et intensif. Les cantons sont intervenus, à l’instar des conférences régionales, pour énoncer leur propre ca-talogue de critères en rapport avec les propositions de sites. Sur cette base, la Nagra a dé-limité d’autres emplacements potentiels. Cette phase supplémentaire a entraîné un retard d’un an environ par rapport au calendrier initial, mais elle a montré aussi que la participation fonctionne.
La Nagra a eu de nombreux échos positifs au sujet de la nouvelle exposition TIME RIDE, inaugurée à la gare centrale de Zurich en avril 2012. Cette exposition itinérante a ensuite été présentée à la Bea à Berne, à la Züspa à Zurich, à la foire d’automne à Schaffhouse et à la Winti-Mäss à Winterthour. Un total de 31 000 visiteurs ont fait le voyage virtuel dans le temps.
En octobre, les médias ont publié une note interne de la Nagra, déclenchant la plus grande vague de graves reproches que des particuliers aient adressés à la Nagra, à l’Office fédéral de l’énergie et à l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) en 2012. Les critiques ont parlé de magouilles, de compétences lacunaires et de manque de transparence dans la recherche de sites appropriés. Tant le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) que le Conseil de l’IFSN ont mené des enquêtes. Tous deux sont parvenus à la conclusion que la plupart des reproches, dont les plus graves, n’étaient pas justifiés. «Nous avons pu démontrer clairement que nous étudions les six régions d’implantation potentielles avec la même systématique et sans aucun parti pris», a souligné Pankraz Freitag. Il a précisé que cet épisode a néanmoins constitué une expérience rude et difficile. Et d’ajouter que «la situation nous a amenés à repenser notre façon de procéder et à améliorer davantage encore la transparence.»
Deux nouveaux membres de l’administration ont été élus à l’occasion de cette Assemblée générale. Thierry Strässle, chef d’état-major à l’Institut Paul Scherrer (IPS), représentera désormais la Confédération; il succède à Martin Jermann, qui a cessé son activité pour raison d’âge. Quant à Herbert Meinecke de la centrale nucléaire de Gösgen-Däniken, il a été remplacé par Michaël Plaschy, qui avait représenté Alpiq précédemment. Le nouveau représentant d’Alpiq a été élu en la personne de Thomas Kohler, responsable de la technique nucléaire. Pankraz Freitag a remercié les deux membres sortants pour leur précieuse contri-bution et a souhaité la bienvenue à leurs successeurs.
L’Assemblée générale a en outre approuvé les comptes annuels 2012. Le chiffre d’affaires s’est monté à 65,9 millions de francs. Après déduction des produits des prestations fournies pour des tiers et différentes contributions à la recherche, il reste des dépenses de 60,8 millions de francs, qui vont à la charge des coopérateurs.
La loi suisse sur l’énergie nucléaire exige que les producteurs des déchets radioactifs veillent à une évacuation sûre de ces derniers. A cet effet, la Confédération et les exploitants des centrales nucléaires ont créé, en 1972, la Société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs (Nagra). La Nagra, qui a son siège à Wettingen (AG), est le centre de compétence technique en Suisse en matière d’évacuation des déchets nucléaires dans des dépôts en couches géologiques profondes.
Une centaine de collaboratrices et de collaborateurs travaillent quotidiennement à l’accomplissement de cette tâche importante, conscients de la responsabilité qu’ils assument pour la protection à long terme de l’homme et de l’environnement. La haute compétence est étayée par de vastes programmes de recherche menés dans deux laboratoires souterrains en Suisse ainsi que par une coopération intensive au niveau international.