Les installations de surface sont sans danger pour les eaux souterraines


Selon un spécialiste du droit environnemental, il se serait «pas conseillé» de construire une installation de surface au-dessus d’une nappe phréatique. La Nagra ne partage pas cet avis.

Les installations de surface requises pour un dépôt en profondeur constituent-elles une menace pour les eaux souterraines? Cette question fait actuellement l’objet d’un vif débat. Il y a unanimité – qu’il s’agisse des autorités, de la Nagra, des cantons ou de la population – sur un point: les eaux souterraines, en particulier l’eau potable, ne doivent pas être mises en danger.

La Nagra et les autorités fédérales compétentes sont convaincues qu’une installation de surface aménagée au-dessus d’une nappe phréatique peut être construite et exploitée de manière sûre. Les zones de protection des eaux souterraines, qui sont strictement protégées (et où se situent les captages), ainsi que les périmètres de protection des eaux souterraines (zones protégées en vue d’une exploitation future) sont systématiquement évités lors de la recherche des sites. Une installation de surface peut cependant être construite dans un secteur de protection des eaux dit « Au » : il importe, lors de la construction, de prendre certaines mesures qui assureront la protection des eaux souterraines. Notons que toutes les centrales nucléaires suisses, le site de stockage intermédiaire centralisé (Zwilag) à Würenlingen et de nombreux sites de l’industrie chimique sont implantés au-dessus de nappes phréatiques, ce qui ne les empêche pas d’être exploités en toute sécurité depuis des décennies.

Le Prof. Heribert Rausch a rédigé un mémorandum juridique, sur mandat de quatre cantons. Il y écrit qu’il n’existe aucune infrastructure comparable à l’heure actuelle, et qu’il est dès lors difficile d’estimer correctement le danger pouvant émaner d’une installation de surface. L’auteur ajoute qu’il n’est «pas conseillé» d’aménager une telle infrastructure dans le secteur Au de protection des eaux.

La Nagra a demandé une analyse de la situation à un expert du droit environnemental, l’avocat Lorenz Lehmann de l’entreprise Ecosens. Ce dernier ne partage pas l’avis du Prof. Rausch sur certains points essentiels.

A la différence d’un dépôt en couches géologiques profondes, les installations situées en surface n’ont rien de particulièrement nouveau, relève Lorenz Lehmann dans sa prise de position. Il rappelle que des déchets radioactifs sont reconditionnés et traités en surface depuis des décennies au site de stockage intermédiaire centralisé de Würenlingen. Il convient en outre de souligner que le danger présenté par une installation de surface est très faible par rapport à d’autres installations nucléaires. Et Lorenz Lehmann de conclure: le mémorandum du Prof. Rausch n’est pas suffisant pour remettre en question les évaluations faites jusqu’ici par les autorités.

La Nagra est heureuse que les questions relatives à la protection des eaux souterraines puissent être débattues avec les autorités fédérales et cantonales.

Texte intégral de la prise de position de Lorenz Lehmann (en allemand): lien

Pourquoi envisage-t-on d’implanter une installation de surface au-dessus d’une nappe phréatique?

Dans un pays aussi densément peuplé que la Suisse, il y a toujours des conflits d’objectifs lorsqu’il s’agit de construire une infrastructure de la taille d’une installation de surface pour un dépôt en profondeur. A l’étape 2 du plan sectoriel, les propositions de la Nagra pour les installations de surface comprenaient également plusieurs sites qui n’étaient pas localisés dans un secteur Au de protection des eaux. Ceux-ci ont toutefois été rejetés par les conférences régionales en raison d’autres critères. C’est pourquoi, parmi les périmètres retenus par le Conseil fédéral dans le cadre du plan sectoriel, aucun ne se trouve en dehors d’un secteur de protection des eaux (rapport des résultats Etape 2).