L’origine des déchets radioactifs


Les centrales nucléaires, de même que les secteurs de la médecine, de l’industrie et de la recherche utilisent la radioactivité et génèrent des déchets radioactifs. La loi oblige les producteurs des déchets à les gérer de manière sûre.

La loi protège l’homme et l’environnement

Quiconque produit des déchets radioactifs est obligé de les gérer à ses propres frais. Il s’agit là du principe dit de causalité (loi sur l’énergie nucléaire, article 31). Pour assurer une protection durable de l’homme et de l’environnement, ces déchets doivent être stockés dans un dépôt en profondeur (loi sur l’énergie nucléaire, articles 30 et 31).

Les déchets provenant des centrales nucléaires

Les plus gros producteurs de déchets radioactifs en Suisse sont les centrales nucléaire. Il y a actuellement en Suisse quatre centrales nucléaires en activité. La cinquième, celle de Mühleberg, a été arrêtée en décembre 2019 et se trouve en cours de désaffectation.

Deux types de déchets sont produits dans les centrales nucléaires :

  • les déchets de haute activité, sous la forme d’assemblages combustibles usés
  • les déchets de faible et de moyenne activité, qui résultent de l’exploitation et du démantèlement
Un des réacteurs nucléaires suisses en activité se situe à Leibstadt, dans le bâtiment hémisphérique au centre de la photo. Photo : centrale nucléaire de Leibstadt

Les déchets provenant de la médecine, de l’industrie et de la recherche

Les déchets radioactifs générés par la médecine, l’industrie et la recherche seront également stockés durablement dans un dépôt profond. Auparavant, ils doivent cependant être traités et conditionnés en vue du stockage en profondeur. Sous cette forme, ils peuvent être entreposés au dépôt intermédiaire fédéral (BZL) à Würenlingen (voir aussi La classification des déchets. La Confédération est responsable de ces déchets, en coopération avec la Nagra.

Quels sont les usages des substances radioactives ?

Il existe beaucoup d’applications, en dehors de la production d’électricité dans les centrales nucléaires, qui utilisent des substances radioactives.

Usages médicaux

Diagnostic : pour obtenir des images de l’intérieur du corps, la médecine recourt notamment à la scintigraphie. Dans cette méthode diagnostique, le patient ingère une substance marquée par un isotope radioactif (appelé traceur ou médicament radiopharmaceutique en jargon médical). Ce traceur se répartit dans l’ensemble du corps, pour s’accumuler dans les organes ou cellules ciblés. Les rayonnements radioactifs émis par cette substance permettent ensuite d’observer la position et la structure des organes, des tissus et des tumeurs, ou l’activité métabolique d’organes donnés.

Medizinsche Anwendung Radioaktivität PET CT Scanner

Photo:  © Grieze | Dreamstime.com

Radiothérapie : les spécialistes utilisent des sources radioactives externes très fortes pour traiter certains cancers. Les rayons tuent les cellules tumorales. Parfois, des sources plus faibles sont utilisées localement sur une plus longue durée, directement à l’intérieur du corps, par exemple pour traiter le cancer du col de l’utérus. Dans d’autres cas encore, on administre des médicaments radioactifs.

Prévention sanitaire : des rayonnements ionisants sont par ailleurs utilisés dans l’hygiène alimentaire et pour lutter contre des agents pathogènes. Ils permettent d’éliminer des bactéries telles que les salmonelles et de prolonger la durée de conservation d’aliments, des épices par exemple, ou des semences. Les rayonnements radioactifs jouent également un rôle dans l’extermination des mouches tsétsé et des moustiques tigre égyptiens. Si l’on irradie des insectes élevés à cet usage avant de les lâcher dans la nature, on empêche leur reproduction.

Applications industrielles et technologiques

Des matières radioactives sont utilisées pour le contrôle des matériaux, par exemple de soudures, et pour la surveillance de processus, plus précisément pour mesurer le degré de remplissage ou de densité (radiométrie). Cette technologie est utilisée également pour des procédures d’analyse. À titre d’exemples, citons le dépistage de drogues, d’explosifs ou de dégâts d’eau. D’infimes quantités de substances radioactives permettent de faire briller des couleurs fluorescentes, comme c’est le cas des montres anciennes, des appareils de mesure et d’affichage ou encore des boussoles.

Contrôle d’une soudure. Photo : MME Group

Les substances radioactives dans la recherche

L’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) dispose d’un réacteur de recherche, qui utilise comme combustible de l’uranium faiblement enrichi. L’Institut Paul Scherrer (IPS) à Villigen et l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) à Genève opèrent des accélérateurs à particules. L’irradiation ciblée de certains composants d’un accélérateur avec des particules permet de créer les substances radioactives qui sont nécessaires pour des applications médicales ou industrielles.

L’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN). Photo : CERN

Méthode de datation : diverses substances radioactives naturelles (radionucléides), ayant des durées de demi-vie différentes, sont utilisées pour dater des pièces archéologiques, des roches ou des eaux souterraines.