Pourquoi la Nagra doit protéger le sous-sol
Des forages et autres perturbations du sous-sol à proximité du futur dépôt en couches géologiques profondes doivent être évités. C’est pourquoi une zone de protection provisoire est définie. Quelle est l’étendue de cette zone de protection ? Qu’est-ce qui sera malgré tout permis à l’intérieur de celle-ci ?
Afin d’assurer son efficacité, le dépôt en couches géologiques profondes doit être réalisé dans une roche imperméable. Des perturbations humaines telles que des forages sont par conséquent à éviter. C’est pourquoi le sous-sol qui accueillera le futur dépôt en profondeur est dès à présent réservé au moyen d’une zone de protection provisoire. Dans la demande d’autorisation générale, la Nagra définit le périmètre de cette zone. Celle-ci comprend deux domaines distincts : le volume de roche qui accueillera le futur dépôt proprement dit et le volume de roche au travers duquel seront réalisés les accès au dépôt.
Une zone de protection largement dimensionnée assure la flexibilité nécessaire
Le dépôt en couches géologiques profondes de la Suisse sera réalisé dans une couche d’Argile à Opalinus de plus de 100 mètres d’épaisseur. La zone de protection provisoire ne protège toutefois pas seulement cette couche d’Argile à Opalinus, mais aussi une partie des couches géologiques au-dessus et en dessous de celle-ci. L’épaisseur du volume de roche ainsi protégé atteint, au total, plus de 300 mètres.
Les secteurs de stockage du dépôt en profondeur s’étendront sur environ deux kilomètres carrés. Afin d’offrir la flexibilité nécessaire à un placement optimal du dépôt en profondeur dans le sous-sol, la zone de protection provisoire est nettement plus étendue : environ 30 kilomètres carrés.
Cette zone de protection est limitée vers le haut et vers le bas par les couches géologiques dont le rôle pour le confinement des déchets radioactifs devient négligeable. Latéralement, cette zone est limitée par des accidents tectoniques ou par le périmètre de la partie de la région d’implantation ayant fait l’objet d’investigations approfondies.
Les accès au dépôt
Deux types d’accès sont envisagés pour le dépôt en profondeur : des puits verticaux ou une combinaison de puits et d’une rampe descendant en spirale. La zone de protection définie dans la demande d’autorisation générale englobe un volume de roche suffisant pour permettre ces deux types d’accès. Concrètement, c’est un cylindre de roche de 3 kilomètres de diamètre qui est ainsi protégé pour les futurs accès au dépôt en profondeur.
Quelles sont les restrictions d’utilisation ?
La zone de protection provisoire du dépôt en couches géologiques profondes ne restreint pas les activités ordinaires concernant le sous-sol telles que les forages peu profonds ou l’exploitation de gravières. Ces activités requièrent les autorisations cantonales usuelles. Ainsi, des forages, par exemple pour des sondes géothermiques, jusqu’au niveau de la mer (correspondant à env. 400 m de profondeur dans la zone concernée) ne requièrent qu’une autorisation cantonale. Un forage descendant sous le niveau de la mer (soit à plus de 400 mètres de profondeur dans la zone concernée) requerrait en revanche une autorisation supplémentaire de la Confédération en raison de la zone de protection provisoire. La mise en place de sondes géothermiques au-dessus de la zone de protection provisoire reste donc possible.
Perspectives
Dans sa demande d’autorisation générale, la Nagra propose aux autorités fédérales de dimensionner la zone de protection provisoire comme décrit ci-dessus. Le Conseil fédéral peut modifier la proposition de la Nagra dans le cadre de l’octroi de l’autorisation. Avec l’autorisation d’exploitation (vers l’année 2050), la zone de protection provisoire sera redimensionnée et transformée en zone de protection définitive. Cette dernière sera plus réduite.
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