Requête supplémentaire IFSN – Un dépôt très profond dans l’Argile à Opalinus est complexe à réaliser


Dans le cadre de la sélection des sites pour les dépôts géologiques profonds, la Nagra a soumis les documents supplémentaires que l’IFSN a exigés en septembre 2015 et spécifiés en novembre.

La Nagra vient de remettre les documents supplémentaires que l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) lui avait demandés en septembre 2015. Cette requête, précisée en novembre de la même année, s’inscrit dans la procédure de sélection de sites d’implantation pour les dépôts en couches géologiques profondes. «Notre évaluation montre qu’il est particulièrement complexe d’implanter de tels dépôts à une grande profondeur dans l’Argile à Opalinus», résume Piet Zuidema, membre de la Direction de la Nagra. La documentation soumise sera intégrée dans l’examen en cours à l’IFSN, portant sur la comparaison, du point de vue de la sûreté, des six domaines d’implantation potentiels. L’IFSN devrait publier au printemps 2017 l’expertise définitive concernant l’étape 2 du plan sectoriel Dépôts en couches géologiques profondes.

Les études supplémentaires demandées par l’IFSN auront surtout des conséquences sur l’évaluation du domaine Nördlich Lägern. En janvier 2015, la Nagra (Société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs) avait proposé d’examiner plus en détail deux domaines, Jura Ost et Zürich Nordost, dans le cadre de l’étape 3 du plan sectoriel, et de mettre à l’écart les autres domaines, à savoir Südranden, Nördlich Lägern, Jura-Südfuss et Wellenberg. L’IFSN a souhaité que la Nagra démontre qu’une plus grande profondeur est pénalisante pour la sûreté. Elle lui a également demandé de vérifier si une modification de la conception du dépôt permettrait de pallier ces inconvénients. Dans cet objectif, la Nagra a étudié différentes options pour les cavernes de stockage et les dispositifs de scellement à diverses profondeurs. Plusieurs variantes pour l’architecture de dépôt et la conception des barrières ont été décrites, et leur sûreté a été comparée au regard de la profondeur de l’ouvrage.

La Nagra estime que les études effectuées confirment l’appréciation soumise en janvier 2015: sauf si cela est absolument nécessaire, un dépôt en profondeur destiné aux déchets de haute activité et réalisé dans l’Argile à Opalinus ne devrait pas se situer à plus de 700 mètres sous la surface; un dépôt pour les déchets de faible et de moyenne activité ne devrait pas être aménagé à plus de 600 mètres sous terre. Concernant l’architecture de dépôt, c’est également le concept retenu jusqu’ici qui s’est avéré le plus adapté. «Du point de vue de la sûreté, il est important de privilégier un environnement où l’on maitrise bien les conditions de construction», souligne Piet Zuidema. De cette façon, on évite les contraintes extrêmes lors de la construction, de l’exploitation et d’une éventuelle récupération des déchets, et la barrière géologique ne s’en trouve pas inutilement affectée. De l’avis de la Nagra, une profondeur supérieure à 600 mètres pour les déchets de faible et de moyenne activité et de 700 mètres pour les déchets de haute activité présenterait des désavantages pour la sûreté du dépôt.

Il est impossible de savoir aujourd’hui si l’IFSN partagera cet avis dans son appréciation globale. Pour ne pas retarder davantage la sélection du domaine d’implantation, la Nagra a décidé de procéder, dans le domaine Nördlich Lägern, à une campagne sismique 3D en automne 2016 et de préparer les demandes d’autorisation de sondages.

Bild: © Comet Photoshopping, Dieter Enz


En vertu de la loi suisse sur l’énergie nucléaire, les producteurs de déchets radioactifs sont responsables de la gestion sûre et durable de ces derniers. C’est pourquoi les exploitants des centrales nucléaires et la Confédération ont fondé en 1972 la Nagra (Société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs) dont le siège est à Wettingen (AG). La Nagra est le centre de compétences techniques de Suisse pour le stockage des déchets radioactifs dans des dépôts en couches géologiques profondes.

110 collaboratrices et collaborateurs s’engagent quotidiennement en faveur de cette tâche d’envergure, conscients de leurs responsa¬bilités envers la protection durable des hommes et de l’environnement. Grâce à de vastes programmes de recherche réalisés dans deux laboratoires souterrains de Suisse et à une coopération internationale intense, ils disposent des compétences scientifiques et techniques nécessaires.