e-Newsletter 6 – Octobre 2021


« Que le film commence »… Dans notre nouveau film, vous accompagnerez les carottes de forage depuis les profondeurs de la terre jusqu’à la surface du sol. Bon visionnement ! Un forage est en cours dans la commune zurichoise de Bachs depuis début septembre. Dans le deuxième article, la responsable de projet Cornelia Wigger vous explique quelles mesures sont prises pour protéger l’environnement et le paysage de la région. Quel est le point commun entre une mission sur la lune et le laboratoire souterrain du Grimsel? L’«astronaute» chilien Sebasthian Ogalde vous l’explique dans le troisième article. Et nous vous invitons à découvrir notre site internet, qui vient de faire peau neuve. Bon vent pour la navigation!

Forages en profondeur de la Nagra pour compléter l’image du sous-sol

Les forages en profondeur de la Nagra sont en cours depuis un peu plus de deux ans. Dans le film, vous voyez comment des carottes sont extraites du sous-sol et ramenées à la surface. Vous apprenez comment ces échantillons de roches sont analysés et quel est le but de ces forages. Les images ont été tournées au forage réalisé dans la commune zurichoise de Stadel.

Mesures spéciales pour protéger l’environnement et le paysage à Bachs

Depuis le 10 septembre, un nouveau forage est en cours, à Bachs dans le canton de Zurich. « À Bachs, la protection de l’environnement et du paysage revêt pour nous une importance toute particulière », explique Cornelia Wigger, responsable de projet et cheffe de chantier à la Nagra.

Cornelia Wigger, cheffe de chantier à la place de forage à Bachs (ZH). Photo: Boris Baldinger

« Le Bachsertal est un endroit spécial », souligne Cornelia Wigger. Géographe, elle coordonne les travaux et informe tous les intéressés. Les mesures vont d’une protection stricte du sol au filet de protection pour les amphibiens, en passant par une conception spéciale pour l’éclairage et la lutte contre le bruit. « Le paysage ici est protégé. » Elle veille au respect de toutes les exigences formulées par le canton pour la place du forage en profondeur à Bachs. « Les travaux sont accompagnés par des consultants en environnement », précise-t-elle. Les dispositions cantonales exigent par exemple une distance plus grande qu’à d’autres endroits entre la place de forage et le cours d’eau, le Fisibach. Pour que le chantier fasse moins tache dans le paysage, les conteneurs sont masqués par des panneaux. Les grands projecteurs sont dirigés sur la place de forage et des écrans disposés sur les lampes réduisent la diffusion de la lumière dans les alentours. Cette mesure a pour but d’éviter l’éblouissement des chauves-souris. « Un bureau de l’environnement est chargé de compter les chiroptères avant et après le forage », déclare Cornelia Wigger. « Nous voulons savoir quelle influence nos travaux ont sur leur population. »

La protection des amphibiens fait partie aussi des mesures sur la place de forage de Bachs : un filet a été disposé pour empêcher les animaux d’atteindre le chantier. En outre, des rampes d’échappement sont prévues pour la cave de forage afin que les amphibiens qui s’y fourvoieraient puissent en ressortir.

Protection contre le bruit et évacuation des eaux contrôlée

En collaboration avec des spécialistes, nous avons mis en œuvre différentes mesures pour limiter le bruit sur le chantier. Nous aménageons par exemple une petite paroi antibruit autour des pompes pour la boue de forage. L’évacuation des eaux est soumise à un contrôle très strict : même l’eau de pluie collectée est filtrée avant d’être évacuée. L’eau de rinçage du forage est en circuit fermé et son élimination se fait séparément. Toutes les conduites seront démontées après le forage. La protection du sol est réglementée également. Les dépôts de terre sont par exemple entretenus régulièrement et des spécialistes les contrôlent pour s’assurer qu’il n’y a pas de plantes exotiques envahissantes (néophytes).

La place de forage restera pendant environ six mois. Vu qu’aucun système de surveillance à long terme n’est prévu à Bachs, l’ensemble de la place de forage pourra être démonté assez rapidement et le prés remis dans son état d’origine. Cornelia Wigger ajoute : « Nous sommes en présence ici d’un projet national, même des spécialistes de l’Office fédéral de l’environnement nous soutiennent ». Et : La protection de l’environnement et du paysage revêt une importance extrême à Bachs. « Je trouve que c’est vraiment remarquable pour un chantier temporaire », souligne-t-elle.

Visiter le pavillon d’information au forage de Bachs

Vous avez plusieurs possibilités pour voir une place de forage de vos propres yeux. Les personnes intéressées peuvent observer les travaux depuis la plateforme panoramique (ouverte 7 jours sur 7 et 24 h sur 24) ou s’inscrire pour une visite guidée gratuite (en écrivant à info@nagra.ch). Il y a également des journées de visite, pour lesquelles aucune inscription n’est nécessaire : chaque premier samedi du mois (6 novembre, 4 décembre), de 10 h à 16 h.

Mission lunaire réussie au Laboratoire souterrain du Grimsel

Là où sont menées des recherches sur l’évacuation des déchets radioactifs, des astronautes ont osé, à la mi-juillet, faire leurs premiers pas sur la lune. Entre-temps, ils sont de retour à la surface.

Les « astronautes », Manuela Raimbault et Sebasthian Ogalde dans leur combinaison spatiale. Photo: Comet Photoshopping GmbH, Dieter Enz

« Beaucoup de gens passent leurs vacances à la plage, moi c’est en altitude », dit Sebasthian Ogalde en riant. En juillet, il a passé neuf jours sous terre, en compagnie de cinq autres « astronautes », dans un système de galeries du Laboratoire souterrain du Grimsel. C’est à cet endroit que la mission lunaire « Asclepsios 1 » a été simulée dans des conditions aussi réalistes que possible. Ce jeune Chilien de 27 ans a sacrifié sans hésitation ses vacances pour participer à cette expérience. Depuis sept ans, il fait tout pour exaucer son vœu le plus cher : devenir astronaute ! « Cette simulation d’une mission lunaire est une expérience très précieuse pour moi. Nous avions vraiment l’impression d’être dans une base sur la Lune », raconte Sebasthian Ogalde.

On sait qu’il existe des systèmes de tunnels sur la lune, qui ont été formés il y a des millions d’années par des éruptions volcaniques. Si une base devait un jour être construite sur notre satellite, elle pourrait l’être dans l’une de ces structures souterraines. « C’est pourquoi les galeries du laboratoire souterrain au Grimsel se prêtent parfaitement à la simulation d’une mission sur la lune », explique le jeune Chilien.

La mission a été organisée et menée à bien exclusivement par les étudiant-e-s de l’EPF Lausanne, sous l’égide de l’organisation estudiantine « Space@yourService ». Les étudiants ont bénéficié du soutien de différentes entreprises et organisations, dont la Nagra. Celle-ci a mis à leur disposition une partie de son infrastructure souterraine et a soutenu la construction de la base lunaire et l’exécution de la mission. « Dans la plupart de nos expériences, des scientifiques du monde entier collaborent de manière interdisciplinaire, comme dans le projet Asclepios. L’aptitude à collaborer au sein de telles équipes joue aujourd’hui un rôle primordial en science. Ce fut un plaisir d’aider ces jeunes scientifiques très engagés à planifier et à mener à bien ce projet unique en son genre », souligne Ingo Blechschmidt, responsable de secteur au laboratoire souterrain de la Nagra.

Après neuf jours passés sans lumière du soleil, coupé du monde extérieur et entouré de roches froides, on pourrait imaginer que Sebasthian Ogalde se réjouirait de se retrouver à la surface de la terre… Mais rien ne lui a vraiment manqué. « Je n’aurais eu aucun problème à rester dans la base plus longtemps. Ces jours ont été extrêmement intensifs, et m’ont donné l’occasion aussi d’apprendre beaucoup des autres membres de l’équipage. Je suis très reconnaissant d’avoir pu participer à cette mission lunaire simulée », déclare un Sebasthian Ogalde radieux.

« Fatigués mais heureux ». Les six « astronautes » sont de retour à la surface de la terre au « centre de contrôle de la mission », aménagé à l’école de la commune de Guttannen. Photo: Nagra

Nouveau site internet

Peut-être l’avez-vous déjà remarqué… Notre site internet a fait peau neuve. Nous avons amélioré les fonctions de recherche pour nos publications et avons ajouté des fonctions élargies pour les cartes, pour ne citer que deux nouveautés. Dans la rubrique « Actualités et portraits », vous pouvez en apprendre davantage sur les personnes qui travaillent au projet du siècle Dépôt en profondeur. Bon vent pour la navigation. Nous nous réjouissons d’ores et déjà de vos retours.